Votre écrivain public a dix ans ! Laissez-moi rêver que j'ai dix ans*. Mais dans dix ans, j'aurai encore dix ans... de plus.
Salarié au service client d’un grand voyagiste en banlieue parisienne, je décide de m’inscrire en tant qu’auto-entrepreneur. Une idée me trotte dans la tête depuis longtemps : devenir écrivain public. Je souhaite allier ma passion pour l’écriture à ma vie professionnelle, gérer aussi mon temps de travail. Un burn-out dû à une période très difficile professionnellement parlant fait accélérer mon projet. Je suis alors une formation de secrétaire-comptable, plus rapide que des études littéraires, et plus en accord avec mon objectif initial, la gestion administrative (pour les futurs clients et pour moi-même). Le 26 avril 2011, je crée mon activité et mon site Internet « Mylenium Scripta ». Le but est de proposer des services rédactionnels et administratifs à des gens en surcroît de travail, ou n’ayant pas toutes les compétences pour les réaliser.
Des débuts et des doutes
Je me souviens des débuts laborieux. Les clients ne se bousculèrent pas. J’entrepris une tâche ingrate pour moi : la prospection. Malgré cela, il n’eut pas foule. Il fallut pourtant lancer ma petite entreprise avant de quitter définitivement le salariat, trouver la démarque. L’espoir de vivre du métier d’écrivain public s’amenuisa. Après mon licenciement de chez le voyagiste, je déménageais à la campagne, en périphérie de Châteaubriant (44). Le déclic arriva ! Les quelques clients apportés par une énième prospection furent visiblement des petits. Ce ne fut hélas pas encore suffisant. Quelques fidèles restèrent, d’autres disparurent. Certaines personnes trouvant mes prestations trop chères furent baisser les prix. Quelqu’un au téléphone me dit qu’il préféra un travail médiocre sur un coin de table plutôt que de faire appel à moi. « L’essentiel est de se faire comprendre » a-t-il ajouté. Comme quoi brader, c'est dévaloriser son travail ! L'excellence est bien le mots d'ordre de l'écrivain public professionnel. J'eue des doutes, mais pas sur l'irréprochabilité de mes réalisations. La situation s’améliora lorsque je lançais un service de transcription.
La transcription est une prestation de secrétaire. Cette idée date d'avant la mise en place de mon projet professionnel : marier le métier d'écrivain public à celui de secrétaire indépendante. Un choix pour avoir des ressources financières plus régulières. La transcription audio ou vidéo est un processus permettant de convertir en texte le contenu d’un fichier. Les entreprises se servent de ce système pour enregistrer l’intégralité de leurs réunions, entretiens, interviews, reportages, ou encore conférences. La transcription audio est aussi appelée « audiotypie ».
Un métier passionnant
Les tâches demandées à un écrivain public sont aussi diverses que variées. Je travaille avec des entreprises, des associations, des universités. Il m'arrive de collaborer avec des particuliers pour leurs corrections, rédaction de lettres de motivation et curriculum vitæ. Je fais des articles pour des sites web ou des blogs. Certaines de mes participations restent gravées dans ma mémoire. Des projets tellement passionnants et instructifs :
- Divers documents d'enquête sur l'immobilier touristique et le tourisme éthique
- Un rapport de 43 pages pour une association sur une « nouvelle économie » équitable, humaniste et mondiale à la fois
- Une étude universitaire sur les Scop et les Scic (coopératives), notamment agricoles, agro-alimentaires et grande distribution
- Une autre étude universitaire sur les cosmétiques, la mode de luxe, leurs créateurs et leurs distributeurs
- Une enquête sur le renouvellement du parc d'éclairage public français avec le recensement par marque et origine des lanternes en service, le remplacement des lampes à incandescence par des Led
- Enfin pour des particuliers, des lettres de recours destinées au tribunal pour enfants, accompagnement Caf
Je ne peux vous en dire plus pour des raisons de confidentialité.
Depuis ce fameux 26 avril, il s’est écoulé beaucoup de temps, dix années riches en expériences que je n’ai pas vu passer. Le côté créatif du métier et le fait de pouvoir aider des personnes me plaisent beaucoup. Je travaille principalement en télétravail, de chez-moi, dans un bureau dédié. Mes horaires sont variables. Il m'arrive de rester sur une tâche jusqu'à 23 heures. Je reçois par mail vos demandes. Je les traite. Lorsque vous recevez vos textes rédigés, vous avez 72 heures pour me faire part de vos remarques. Je modifie vos écrits le cas échéant. Si vous êtes content dès la première mouture, j'en suis le plus heureux... pour vous.
Je continue de faire éclore vos projets en toute confidentialité et avec neutralité.
Si vous souhaitez exercer ce beau métier, gardez à l'esprit quelques éléments :
Évaluez vos compétences, votre maîtrise de la langue et de l'orthographe. Faites une étude de marché. Il faut avoir une excellente concentration et de bon yeux pour repérer toutes les coquilles. N'en faites pas d'emblée votre activité principale. Il est très difficile de vivre de ce métier, surtout dès les débuts qui sont généralement chaotiques. Il faut en moyenne trois ans pour réussir, que votre domaine soit généraliste, littéraire, administratif ou juridique. Si vous réussissez, vous avez alors épousé le plus beau métier du monde. Merci de votre confiance et de votre fidélité.
* Paroles : © 1974 Alain Souchon, chanson « J'ai dix ans »
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